Indissociable de la culture française, le bistrot est un symboles parisien populaire dans l’Hexagone et même au delà. C’est un concept emblématique dont l’origine reste encore largement discuté. Retour sur les racines historiques et étymologiques de ce lieu de rencontre.

Quand les bistrots voient le jour…

Les premières apparitions de bistrots datent de la Révolution industrielle, lorsque les Auvergnats viennent s’installer à Paris. Après avoir embrassé des petits métiers, ces immigrants de l’intérieur se tournent peu à peu vers le commerce. Ils s’orientent ainsi dans le marché du charbon, de la ferraille, du bois et des boissons (limonade, vin, spiritueux).

Dans leurs boutiques, on retrouve parfois des spécialités auvergnates proposées à des prix très compétitifs. Les lieux se démarquent en outre par leur ambiance authentique, bien différente de celle des grands cafés de la capitale.

Au départ, dans sa forme traditionnelle, le bistrot est donc uniquement un débit de boissons. Mais par la suite, les Auvergnats transforment ces lieux en proposant également des charcuteries. Ciblant davantage les ouvriers, les “bougnats” comme on les appelle quelquefois décident alors d’ouvrir progressivement des bistrots à côté des usines. Un défi réussi puisque ces enseignes attirent beaucoup de monde. Les premiers bistrots viennent de voir le jour.

L’origine du nom « bistrot », toujours un vrai mystère

Malgré le succès du bistrot, l’origine de son appellation reste toujours floue. En effet, ses véritables racines étymologiques semblent encore un vrai mystère. Pour preuve, même son orthographe est quelque peu confuse : bistrot ou bistro ? Les deux s’écrivent.

En creusant un peu plus, on trouve néanmoins quelques hypothèses, encore largement discutées. Ainsi, certains avancent que le mot apparaît pour la première fois en en 1884, dans l’ouvrage « Souvenirs de la Roquette » de l’abbé Moreau. Apparemment, l’auteur adoptait ce terme pour désigner un petit café, au cadre simple.

Dans le même temps, d’autres soutiennent plutôt que la racine du nom remonterait à 1814, à l’époque où Paris est occupé par l’armée russe. Craignant de se faire surprendre par le supérieur, ces soldats avaient l’habitude de crier « Bystro ! Bystro ! » dans les bars. Ce qui signifie « vite ! vite ». Etonnant ? Pas tant que ça, les militaires russes n’avaient pas le droit de boire pendant le service et cela expliquerait l’étymologie du terme. Même si cette hypothèse est largement répandue, elle est, toutefois, réfutée par certains historiens.

Comme les théories sont nombreuses, il demeure difficile de déboucher sur un compromis. Ainsi, on avance également un lien entre « bistro » et « bistouille », une boisson issue du mélange du café et de l’alcool. Il y a également ceux qui l’ont rapproché des mots « bistraud » et « bistingo ». Comme rien n’est tranché, nous vous laissons choisir votre propre version de l’histoire.